Depuis de longues années, les acteurs publics en charge du financement des systèmes de santé et de protection sociale doivent faire face à un double défi d’efficacité interne et d’adaptation à des besoins de santé totalement différents de ce pour quoi ils avaient été initialement conçus. Entre contraintes budgétaires et explosion des coûts de prise en charge dus à un vieillissement de la population ainsi qu’au développement des pathologies chroniques qu’elles soient liées « style de vie » ou à des facteurs environnementaux, les acteurs de la sécurité sociale doivent réinventer leur modèle.
Leurs enjeux ? Mettre en place des actions à l’échelle, qui vont toucher des millions de personnes. Proposer des services avec un impact important sur les assurés : sur leur santé, pour faire évoluer les pratiques alimentaires ou en matière d’activité, développer ses compétences pour vivre avec une pathologie au quotidien, faciliter les liens avec l’administration…
Le support numérique permet, dans ce contexte, de toucher aisément, partout et tout le temps des dizaines de millions d’assurés lorsqu’ils ont besoin d’une information particulière sur la couverture santé et de simplifier grandement les liens avec l’administration pour la plupart des demandes.
En France, les différentes branches de la sécurité sociale développent de nouveaux services, qui peuvent s’appuyer sur le support numérique, pour soutenir leurs assurés au-delà des questions de gestion des dossiers. C’est ainsi que la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse a lancé son accélérateur VIVALab pour soutenir le développement de services à impact, innovants, capables de répondre aux besoins de la population de séniors qu’elle accompagne. Les outils de e-santé constituent une part importante des solutions soutenues avec, en fin de parcours, une intégration des plus performants au bouquet de service proposé aux assurés partout en France. Le programme, très exigeant, a remporté un franc succès et soutenu le développement de solutions e-santé qui soutiennent dès aujourd’hui des dizaines de milliers d’assurés et permettent de faire une vraie différence sur des sujets clés comme la mobilité, le soutien à domicile ou la dénutrition pour lesquels les réponses étaient jusqu’alors insuffisantes.
La branche Maladie a quant à elle lancé un département Télésanté et Innovation Numérique pour faciliter la diffusion, à l’échelle nationale, des outils de e-santé avec un impact important pour les assurés et le système de santé. Il s’agit là d’étendre le périmètre de l’impact du numérique à tous les domaines utiles à la santé des assurés.
De son côté la branche Autonomie, dont les besoins en termes de population à accompagner sont aussi massifs que les enjeux financiers d’une prévention réussie sur ce public spécifique a depuis longtemps l’ambition de soutenir la diffusion de solutions coût-efficaces, avec un impact fort, auprès des séniors. Pour cela elle développe notamment un centre de preuve destiné à guider le référencement et garantir que les solutions de e-santé soient vraiment une oasis pour le bien vieillir de nos aînés.
Ce grand débat sera l’occasion d’échanger, avec tous les représentants de toutes les branches de la sécurité sociale sur leur vision pour transformer la e-santé en une oasis pour les citoyens. Une oasis qui aurait aussi le mérite de transformer le système de santé afin qu’il soit à même de répondre aux nouveaux défis (démographique, pathologies chroniques).